Séjour dans l’attente
Le somnambule

« Attente » et « projet » ne seraient-ils pas des mots et des concepts foncièrement antagoniques ? La différence entre le mot « attente » et le mot « projet » consiste dans leur relation à l’avenir. Etymologiquement, attente ou attendre exprime l’acte de « prêter attention » [mais il faut aussi à envisager ici « absence de l’acte »], de « tendre vers », d’« aspirer à » quelque chose sans l’atteindre. L’attente sans objet ignore ce vers quoi elle tend, « l’objet attendu », et donc n’a pas la certitude de l’atteindre. Au contraire, le projet qui appelle l’acte de « projeter », de jeter quelque chose vers l’avant, contredit d’une certaine façon l’attente dans le geste de prévoir, de pré-viser, de pré-formaliser l’objet. Ceci est la contradiction qui perturbe, voire menace, à la fois l’avancement et l’achèvement du projet.

Fiction “Les deux gardiens”, l’attente, corps et espace


L’attente est risquée ici à la fois comme sujet et expérience de projet : l’intermédiaire entre désir et impossibilité, entre apparition et disparition de l’architecture. La survenance d’hypothèses - ces « révoltes fragiles » qui ralentissent la concrétisation du projet, sa finalité - oblige sans cesse à des recommencements.



Séjour dans l’attente est un récit sur l’architecture, qui émerge des fragments qui la composent, ses « possibles », et la retiennent dans le « projet en devenir ». Cela commence par des dessins surgis, comme autant d’énigmes au travers de leur interprétation toujours en suspens, pour possiblement devenir à la fois eux-mêmes, et une question tendue à l’architecture.




Empreine ou disparition



La ville comme scène d’apparition permet de questionner l’occupation du vide, le rapport à l’existant. Des morceaux de murs disparaissent, la terre, le sable se déplacent, des nouvelles empreintes se rajoutent aux autres, et remplacent temporairement les ruines.


Théatre des monologues